LE DRESSAGE est l'exemple typique d'un abus de position dominante commis par le sport qui s'octroie le monopole de l'activité en ne considérant le dressage du cheval que comme un sport verrouillé par la loi discriminative du 16 juillet 1984, alors qu'au milieu d'une multitude de dressages de toute sorte, ce qu'on appelle abusivement LE Dressage, au singulier avec une majuscule, n'est que la branche pourrie des trois disciplines olympiques qui finit par se crasher en 2012 après 80 ans d'absence remarquée sur le podium pour avoir été incapable de former un couple compétitif parmi 700 000 licenciés plus motivés pour gagner que pour monter selon les règles de l'art. Cette discipline a été instituée en 1902 par les militaires, pour les militaires. Elle est le reflet de la mentalité militaire et de la façon dont la Cavalerie comprend le dressage du cheval qu'elle réduit à une confrontation sportive et associe à l'esprit de compétition pour l'abandonner finalement à l'hégémonie allemande dont la stratégie mercatique n'a rien à voir avec une démarche artistique quelconque, laquelle relève de tout autre chose que de se confronter avec les autres. L'Art n'a d'autre but que lui-même. Sa militarisation conduit au désastre, un boulet pour la France !
Le Dressage est l'illustration vivante de l'idéologie au pouvoir : idéologie militaire relayée par l'idéologie allemande. Et si la militarisation de l'équitation a eu quelques succès provisoires, le temps se charge de rappeler l'utopie de cette politique et la nécessité d'en changer pour un monde civil à la fois plus juste, plus réaliste et moins borné. Le général Decarpentry s'est fourvoyé sur tous les plans. Avec Étienne Beudant et Mabrouck sous les yeux, il n'a tiré aucune leçon de la différence abyssale entre l'équitation artistique et l'équitation de rectangle, une parodie de la précédente. Son erreur se mesure à la lecture d'Équitation académique, un modèle du genre en matière d'exposition du principe de précaution à l'attention des officiers maladroits en vue des pièges qui les attendent. Il n'a pas vu non plus qu'en instituant une compétition entre l'école romane et l'école germanique, l'affrontement tournerait à l'avantage des allemands. Il suffisait d'attendre un peu pour constater que l'article 418 du Règlement a fait long feu. Aujourd'hui existe-t-il un seul cavalier suffisamment naïf pour croire que le but des concours de Dressage est de préserver l'Art équestre des altérations auxquelles il peut être exposé quand les mauvais traitements pleuvent sur le cheval et se déclinent au gré de l'imagination des tortionnaires à la poursuite d'une médaille ? Enfin, il n'a pas eu l'intelligence de comprendre que le statut de militaire n'offrait aucun avantage pour instituer une équitation soi-disant artistique tout en éliminant Baucher après que Saumur ait viré Baucher parce que son équitation était artistique. Une posture bien paradoxale ! Un mythe qui coûte très cher à la France en temps de crise économique et qu'elle entretient au nom d'une tradition qui n'a plus aucune raison d'exister.
Bref, même si le Ministère de la Jeunesse et des Sports s'appuie sur l'ENE et des entraîneurs allemands pour formater les cavaliers exclusivement à la compétition sportive, cette stratégie ne doit, pour autant, donner lieu à aucune discrimination vis à vis des autres formes de dressage et en particulier celle qui conduit à la haute école, le bauchérisme, une spécificité de l'École française qui a autant de raisons d'exister que le dressage sportif, un dressage marginal et inférieur qui n'a rien à voir avec l'École française, même s'il revendique sa conformité avec elle, une conformité qui n'existe pas, une publicité mensongère, une contrefaçon, une tromperie sur la marchandise et une tentative de confusion permanente.
Le dressage du cheval de haute école dont Baucher est, en France, le maître à penser s'inscrit naturellement dans le cadre de l'École française dont le rassembler est la pierre angulaire et la légèreté, l'objectif dès le départ. Seuls ces fondements permettent à cette École de s'attaquer à des difficultés supérieures inaccessibles au sport. L'impuissance des chevaux de sport à se rassembler abolit toute conformité avec l'École française. Au nom de quel principe démocratique l'équitation officielle confine-t-elle le dressage du cheval au seul sport, lequel bénéficierait de toutes les largesses de l'État pendant que la haute école serait réduite à l'état de précarité ? Le dressage du cheval revêt autant de formes qu'il existe d'activités auxquelles on le destine. La haute école a sa place et, en temps que telle, mérite le respect et la tolérance. En outre, les cavaliers n'ont pas à se voir censurer l'accès à Baucher dont la Méthode est toujours interdite à l'ENE par les mêmes qui se font passer auprès de l'UNESCO pour les gardiens de l'Équitation de tradition française, expression que Diogo de Bragance emploie pour désigner le bauchérisme à l'exclusion du sport : un beau merdier !

 
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