Ce deuxième livre est consacré à l'immense XIXe siècle, époque à laquelle les écuyers se sont cristallisés, les uns sur l'Art équestre intemporel, les autres sur l'équitation large qui devait annuler les superfluités des siècles précédents pour les remplacer par une équitation plus simple.
L'équitation, disait Rousselet, peut s'écrire en quelques pages ou comporter des volumes. C'est la deuxième option que Dominique OLLIVIER a choisi de présenter au lecteur afin qu'il ait une vision moins approximative et moins édulcorée d'un sujet dont les écuyers s'accordent à dire qu'il est difficile. L'accumulation des connaissances acquises depuis le XVIe siècle ne nous permet plus d'abréger l'équitation au point de la réduire à quelques pages, ce qui laisserait supposer que quelques éléments suffisent à en rendre compte. A chaque fois qu'on a tenté de le faire, la décadence et le désastre ont succédé à ces approches réductionnistes qui séduisent l'entendement, pour un temps, mais martyrisent le cheval et fourvoient la pratique que seule une théorie solidement établie est susceptible d'éclairer.
Les informations, alors coupées de leur contexte, présentent le risque d'une distorsion avec la réalité et des interprétations fantaisistes. C'est pourquoi l'auteur n'a pas manqué de retenir la mise en garde du général Decarpentry pour lequel, en équitation comme en politique, il faut se méfier des simplifications ; elles finissent presque toujours par compliquer les choses.
En outre, ce livre vient combler les lacunes laissées par Charles Duplessis en 1892 dans L'Équitation en France, en particulier en ce qui concerne les écuyers du XIXe siècle. A sa décharge, Charles Duplessis n'avait pas assez de recul pour raconter son siècle, et d'autant plus que ce siècle a été l'objet de tempêtes entre les écuyers dont la sensibilité des uns les portait à revendiquer l'équitation large tandis que la sensibilité des autres les poussait à cultiver l'équitation artistique.
Ces rivalités ont révélé l'incapacité de la France à promouvoir l'Art équestre pour lui préférer l'équitation de tout le monde et céder aux sirènes de l'obstacle. C'est pourquoi, dans un souci d'équité, l'auteur ne pouvait pas faire l'économie de mettre en présence les parties adverses afin que le lecteur se fasse une opinion sur les événements qui ont bouleversé le XIXe siècle équestre, prémices du déclin de l'École française au bénéfice de la dictature du sport, au siècle suivant.
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