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L'exégèse de la cinquième phrase de la page 62 de la Méthode d'équitation à laquelle se livre Dominique Ollivier est l'opportunité de découvrir à quel point l'état d'esprit de Baucher est imprégné par la régulation, un siècle avant la naissance de cette science, laquelle va révolutionner l'humanité au XXe siècle au point d'impacter tous les secteurs d'activité. Elle va démontrer à quel point l'organisme bénéficie de ce mode de fonctionnement depuis l'origine de l'humanité, à son insu et en toute inconscience. C'est pourtant la régulation qui permet aux êtres vivants d'être aussi efficaces dans leurs actions et à Baucher de proposer une Méthode aussi efficace que précise, comme elle ne l'a encore jamais été avant lui et, n'ayons pas peur de le dire, comme elle ne l'est toujours pas après lui. Dire qu'il a fallu attendre le XXe siècle pour qu'un certain nombre de disciplines scientifiques fassent la lumière et corroborent ce que Baucher avait découvert au XIXe siècle, comme l'éthologie, l'ergonomie ou la cybernétique. C'est dire la valeur objective de la Méthode et c'est proprement stupéfiant. Si les cavaliers éprouvent tant de difficultés, c'est d'abord et avant tout parce qu'aucune formation ne les prépare à fonctionner sur le mode selon lequel fonctionne le cheval et qui n'est autre que celui de la régulation. Toute tentative d'explication à partir de la seule biomécanique est aussi insuffisante que désespérée. L'équilibre est l'archétype de cette erreur. Très peu de cavaliers ont entendu parler de la régulation autour de laquelle Baucher a structuré sa Méthode. En révolutionnant l'équitation, Baucher met le doigt sur l'intelligence dont il faut faire preuve pour percer les mystères du monde animal. C'est la raison pour laquelle il insiste tant sur le rôle de l'intelligence dans le dressage du cheval. En 1842 Baucher écrit : 

Je défie tous les hommes compétents en équitation d'expliquer la dixième partie des principes qui constituent mon système, ou d'en expliquer convenablement le plus simple détail, à moins qu'ils ne soient venus s'instruire à mon école. (Méthode d'équitation, 1842, p.xiv) Et pratiquement deux siècles plus tard, le défi n'est toujours pas relevé. Personne ne soupçonne cette dimension. C'est l'omerta. Personne ne pense à faire le rapprochement.

En publiant cet ouvrage, Dominique Ollivier relève le défi et espère réduire la part d'inconnu en rappelant que le vivant fonctionne sur le mode de la régulation depuis la nuit des temps, une dimension que, seul parmi les écuyers, Baucher a mise en évidence et que nombre de scientifiques ont repris à leur compte comme Konrad Lorenz qui assujettit les modificatons adaptatives du comportement aux boucles de rétroaction, fonctionnalités de tous les systèmes nerveux comme celui du cheval. Il est donc temps de passer la régulation dans les actes du cavalier.

Rien n'est simple comme on tente de le faire croire et surtout pas l'équitation. Baucher est cet homme qui voulait démontrer que les français avec la contribution de l'intelligence étaient capables de tirer parti des chevaux même médiocres pour en faire des chefs d'oeuvre. Fort de ce livre, l'auteur espère enfin mettre le bauchérisme à la portée des cavaliers

Fleuron de la collection, ce livre d'anthologie dont les révélations apprennent aux cavaliers curieux ce que l'équitation ne leur a jamais appris, permet d'affirmer haut et fort que Baucher est sans hésitation le génie équestre le plus exceptionnel qui ait jamais existé.












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